Le climat politique au Bénin se tend davantage après l’arrestation d’Olivier Boko, homme d’affaires influent, et d’Oswald Homeky, ancien ministre, accusés de complot contre l’État. Ce jeudi 3 octobre 2024, le parti d’opposition Les Démocrates, par la voix de son secrétaire national à la communication, Dr. Guy Dossou Mitokpè, a réagi vigoureusement à cette affaire, dénonçant les dérives autoritaires du régime en place et appelant à un dialogue politique national inclusif…
L’arrestation d’Olivier Boko et d’Oswald Homeky, tous deux proches de l’administration du président Patrice Talon, a créé une onde de choc au sein de la classe politique béninoise. Accusés de complot contre l’autorité de l’État, de corruption et de blanchiment de capitaux, ces deux personnalités influentes sont désormais au centre d’une affaire qui, selon Les Démocrates, met en lumière la profondeur de la crise politique que traverse le Bénin depuis l’avènement du régime de Talon en 2016.
Dans une déclaration devant la presse, Les Démocrates, parti dirigé par l’ex-président Boni Yayi, ont exprimé leur inquiétude quant à la gestion de ce dossier. « Cette énième affaire, dénoncée par le Gouvernement et ses soutiens, révèle la crise politique profonde dans laquelle se trouve notre pays », a déclaré Guy Dossou Mitokpè.
Un appel à renouer avec les valeurs démocratiques
Face à cette situation délicate, le parti Les Démocrates a réaffirmé son « attachement inébranlable aux valeurs d’État de droit, de démocratie et de respect des droits humains », des principes fondés lors de la Conférence nationale de 1990. Pour Les Démocrates, il est impératif que le pouvoir en place s’engage à organiser des élections transparentes, inclusives et crédibles en 2026. Le parti dénonce également un système électoral « exclusif » mis en place par le président Talon, qualifié de « code électoral de vengeance », qui, selon eux, empêche le bon fonctionnement de la démocratie au Bénin.
Les Démocrates appellent également les forces armées béninoises à se « déconnecter de la vie politique » et à respecter leur engagement pris lors de la Conférence nationale de rester dans les casernes. « Elles doivent se concentrer sur leur mission régalienne de défense de l’intégrité du territoire », a insisté le parti.
En outre, Les Démocrates ont sévèrement critiqué la gestion politique, économique et sociale du gouvernement de Patrice Talon. Ils ont notamment dénoncé la précarité de la population face à la cherté de la vie, affirmant que « nos compatriotes peinent à prendre convenablement deux repas quotidiens ». Selon le parti, le flou et la confusion qui entourent la gestion du pays traduisent un échec de la part du gouvernement à répondre aux défis sociaux.
Le parti d’opposition insiste sur l’urgence d’un dialogue national inclusif avant les élections de 2026, afin de résoudre les questions liées aux détenus et exilés politiques, ainsi qu’à la révision du code électoral dans un esprit consensuel. « Il est indispensable de renouer avec les valeurs démocratiques et de l’État de droit pour éviter que la situation ne dégénère en coup d’État institutionnel ou militaire », a alerté Dr. Mitokpè.
Pour conclure, Les Démocrates ont exhorté les Béninois à rester vigilants face à ce qu’ils décrivent comme « un Gouvernement en déclin ». Ils ont encouragé la population à maintenir la pression pour la tenue d’élections générales « transparentes, inclusives et paisibles » en 2026. La révision du code électoral reste, selon le parti, une priorité pour garantir la stabilité du pays et l’avenir de ses institutions. Ce discours marque un tournant dans la stratégie d’opposition à Patrice Talon, avec une volonté affichée de mobiliser l’opinion publique et de contester plus fermement le régime en place.
Le parti Les Démocrates a ainsi profité de cette affaire pour relancer le débat sur l’état de la démocratie au Bénin. En rappelant l’importance de la Conférence nationale de 1990 et en insistant sur la nécessité d’un dialogue inclusif, ils posent les bases de ce qui pourrait être un virage politique crucial dans la perspective des élections de 2026.
José Pascaël AGBO
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