Le verdict tant attendu sur le recours de Christian E. Lagnidé n’a finalement été connu. Prévu pour être tranché par la cour constitutionnelle en son audience de ce 29 janvier 2025, il a été reporté au 6 février prochain. En cause, l’absence du requérant. Un contretemps qui prolonge le débat sur deux questions cruciales : le Bénin est-il entré dans une nouvelle République après la révision de la Constitution en 2019 ? Patrice Talon peut-il être candidat à la présidentielle de 2026 ?
L’audience du 29 janvier devait être une étape clé dans la clarification du débat. Mais à la surprise générale, la Cour Constitutionnelle a décidé de repousser l’examen d’un recours. Motif invoqué : l’absence de Christian Lagnidé. Cette situation interroge. Pourquoi le requérant n’a-t-il pas comparu ? Était-ce un empêchement imprévu ou une stratégie calculée ? Quoi qu’il en soit, ce renvoi fait baver d’impatience sur une affaire qui captive l’opinion publique. Depuis plusieurs semaines, le sujet agite les cercles politiques et juridiques. La révision constitutionnelle de 2019 a introduit des modifications majeures dans l’organisation des institutions. Suffisent-elles à parler d’une nouvelle République ? Et si oui, ouvre-t-elle la voie à une nouvelle candidature de Patrice Talon en 2026 ?
En saisissant la Cour, Christian Lagnidé espérait obtenir des éclaircissements sur ces points. Il appuie sa requête sur plusieurs éléments : le changement du calendrier électoral en 2021, l’absence de passation de pouvoir entre un président sortant et un entrant, l’instauration d’un ticket présidentiel avec un vice-président et la prolongation du mandat des députés. Autant d’éléments qui, selon lui, modifient en profondeur l’ordre institutionnel. L’autre volet de sa requête concerne directement l’éligibilité du président Talon. Selon une lecture combinée des articles 42 et 157 alinéa 3 de la Constitution révisée, il pourrait briguer un nouveau mandat. Une interprétation qui, si elle était validée par la Cour, relancerait complètement le jeu politique en vue de 2026.
En reportant l’audience, la Cour Constitutionnelle maintient le suspense. Le délai supplémentaire pourrait permettre aux différentes parties d’affiner leurs arguments. Mais il pourrait aussi renforcer les spéculations et l’incertitude politique.La décision finale, attendue pour le 6 février, aura des conséquences majeures. Confirmera-t-elle l’existence d’une nouvelle République ? Validera-t-elle une nouvelle candidature de Patrice Talon ? Ou au contraire, fermera-t-elle définitivement la porte à cette hypothèse ?
Le pays attend. L’avenir politique du Bénin se joue en partie dans cette décision. Et pour l’instant, la Cour Constitutionnelle garde toutes ses cartes en main.
José Pascaël AGBO
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